Le groupe français Unither Pharmaceuticals est un sous-traitant pharmaceutique, leader mondial de la production d’unidoses stériles, à l’aide de la technologie Blow-Fill-Seal. Il dispose d’usines basées en France, aux États-Unis, en Chine et au Brésil. Parmi elles, Unither Industries, installée à Gannat dans l’Allier, connaît un fort développement. Après des années difficiles, le site a plus que doublé son effectif depuis 2015 et a multiplié son chiffre d’affaires par quatre ! Créé en 1993 à Amiens, Unither Pharmaceuticals fabrique et développe des produits pour les laboratoires pharmaceutiques et les génériqueurs. Le groupe s’est rapidement spécialisé dans l’unidose stérile, comme les collyres, sérums physiologiques ou médicaments contre l’asthme, avec la technologie Blow-Fill-Seal (formage, remplissage, scellage). Avec ses 4 milliards d’unidoses produites en 2022, Unither Pharmaceuticals s’affiche certes en leader mondial mais il est aussi spécialiste des liquides non-stériles, comme les stick-packs, flacons ou sprays. Depuis 30 ans, le groupe aujourd’hui dirigé par Eric Goupil a déployé une stratégie de croissance par acquisition, en France comme le site de Coutances en Normandie ou à Colomiers en Haute-Garonne, spécialisés en unidoses à haute valeur ajoutée (asthme ou ophtalmologie).Unither suit aussi une croissance internationale, avec des implantations là où les produits sont consommés, afin d’éviter les transports. Engagé à ne pas faire de concurrence à ses clients, le groupe ne produit pas de marque propre. Gannat, un site qui a su se réinventer En 2005, Unither rachète le groupe Creapharm, disposant notamment d’un site de production à Gannat, fabriquant des comprimés classiques et effervescents ainsi que des ovules vaginaux. « Ce rachat fut motivé par la volonté du groupe de diversifier et sécuriser son activité au-delà de l’unidose. Mais dès le rachat, l’activité comprimés s’est mise à décroître, jusqu’à un point bas en 2015, qui remettait en cause la pérennité du site alors déficitaire », explique Stéphane André, directeur d’Unither Industries Gannat depuis 2021 mais arrivé au sein de l’usine il y a une quinzaine d’années. Le groupe décide donc d’opérer un virage à 180° pour ce site, en introduisant dès 2015, la production d’unidoses de sérum physiologique. 1 milliard d’unidoses produit à Gannat en 2023 Ce produit simple, composé de sel et d’eau, représente l’entrée de gamme de l’unidose, moins développée par les autres sites français. « Nous sommes passés de formes solides non-stériles, à des formes liquides stériles. Ce fut un grand changement pour les équipes qui ont pu bénéficier du compagnonnage des équipes d’Amiens et Coutances par la transmission de ces nouvelles compétences. En 2016 à Gannat, on produisait 100 millions d’unidoses de sérum physiologique, nous atteindrons le milliard en 2023, soit 25 % des volumes du groupe, pour 200 références et 50 clients », précise le directeur de site.Après l’arrêt total de la production des comprimés en 2021 et des sticks poudre en 2022, le site qui réalise encore des ovules (15 % de son activité) s’est majoritairement dédié à la production d’unidoses, soutenue par deforts investissements. Des investissements continus En effet, 45 millions d’euros ont été investis à Gannat ces dernières années, avec de nouveaux bâtiments, de nouvelles machines et des recrutements très importants en logistique, approvisionnement et conditionnement, production, qualité. Une 6e ligne vient d’être mise en service, une 7e le sera en septembre prochain et une 8e en avril 2024. Chaque machine génère en moyenne le recrutement de 6 à 7 personnes, formées en interne pendant plusieurs mois. « Il est plus facile de progresser lorsqu’on part d’une feuille blanche pour l’outil industriel. Nous avons en plus bénéficié de la réflexion et de l’expérience des autres sites du groupe. Lors de notre point bas en 2015, Unither Industries employait 82 personnes pour un chiffre d’affaires de 8,7 millions d’euros. En 2022, nous avons réalisé 40 millions d’euros avec 188 personnes » se félicite Stéphane André. Depuis deux ans, les équipes R&D travaillent aussi sur une innovation à horizon 2024 : un procédé de réintégration, dans son process, des déchets plastiques issus de la production. Une plus-value attendue par ses clients et les consommateurs. Lire l’article sur brefeco Publié Le 15/06/2023 – 09:00 par Bénédicte Rollet